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Feu d’artifice, Foire d’automne, Festival du Cirque : les 5 raisons qui ont conduit à leur annulation

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Pour la deuxième année consécutive, ces trois événements phares n’auront pas lieu en raison des contraintes sanitaires.

Publié le 22 septembre 2021

Trop d’incertitudes, des contrôles impossibles à réaliser à l’échelle de plusieurs dizaines de milliers de visiteurs, la défiance des nombreux bénévoles qui assurent l’organisation et le déroulement de ces manifestations ont conduit la municipalité, mais également les associations qui font vivre ces événements, à renoncer à l’organisation de ces grands rendez-vous.

« À l’impossible, nul n’est tenu ». En quelques mots, Alix Lesboueyries, Maire-Adjoint déléguée à la Culture, aux Animations et aux Associations, résume les raisons qui ont conduit la Ville à prendre ces décisions. Non sans amertume.
« En septembre 2020, cette mesure avait été très bien comprise de tous, ce qui est moins le cas cette année. Nous avons conscience que de très nombreux Domontois espéraient un retour complet à une vie normale. Malheureusement le virus rode toujours, avec encore bien trop de contraintes à respecter pour maîtriser l’épidémie. »
Cinq raisons majeures ont ainsi conduit les élus, en accord avec les responsables des associations organisatrices, à prendre les décisions d’annulation dès la fin du mois de mai dernier.

Le pass sanitaire, mission impossible

Seules les personnes disposant du pass sanitaire peuvent actuellement participer aux rassemblements de plus de 1 000 personnes. Et c’est principalement cette contrainte qui a pesé dans la décision. Est-il possible de contrôler individuellement les plus de 100 000 visiteurs de la Foire, les 15 000 spectateurs qui assistent aux séances de cirque ou encore les 6 000 personnes chaque année présentes pour le tir du feu d’artifice ? Cette mission peut-elle être supportée par les bénévoles ? À ces questions, il a été répondu non, même si quelques voix ont porté un message plus optimiste. « Je comprends la déception de certains qui est aussi la mienne, mais c’est oublier le poids de la responsabilité. Elle pèse sur mes épaules, sur celles des agents de la Ville, sur celles des bénévoles et des forces de sécurité. Imaginez les conséquences morales, voire pénales, si un cluster était déclenché par la tenue de ces événements, en dépit de risques évidents. Raisonnablement, il fallait renoncer », argumente le Maire, Frédéric Bourdin.

Les contraintes du plan Vigipirate

La crise sanitaire a mis au second plan les obligations draconiennes qui continuent de s’imposer en matière de sécurité, face aux risques d’attentat. Car le plan Vigipirate renforcé reste de vigueur. Vérifications ponctuelles, surveillance des points d’accès, pose de barrières et de barrages anti-véhicules, mobilisation accrue des forces de sécurité se seraient ajoutés au respect des protocoles sanitaires.

L’inquiétude des bénévoles

Le succès des grandes manifestations domontoises repose, pour une large part, sur la mobilisation des très nombreux bénévoles, parmi lesquels de nombreux retraités et personnes âgées. « Les présidents des associations impliquées dans l’organisation ont consulté leurs adhérents qui, très majoritairement, ont estimé ne pas être en capacité de gérer une situation aussi contraignante », tient à préciser Frédéric Bourdin.

Le respect des jauges

Les trois manifestations annulées ont un point commun : leur fréquentation qui dépasse largement la jauge des 1 000 personnes admises après contrôle du pass sanitaire. À titre d’exemple, le feu d’artifice du 13 juillet et les animations de la soirée (guinguette, bal…), où les spectateurs n’ont pas de place assignée, auraient ainsi exigé une vérification individuelle des vaccinations ou des tests Covid. Avec 5 000 spectateurs attendus sur un laps de temps très court, ce contrôle aurait nécessité des moyens très importants, avec le risque d’une installation anarchique des spectateurs autour du complexe sportif.

Un risque financier important

Pas question d’éluder cette réalité. Si la question financière n’est pas la raison première des annulations, elle a pesé dans les décisions. L’organisation de la Foire et plus encore celle du Festival international du Cirque du Val-d'Oise, imposent d’engager des dépenses importantes et de mobiliser les agents de la Ville très en amont des événements. Un seul chiffre : l’organisation du Festival du Cirque nécessite à minima 45 000 € pour la seule location du chapiteau. « Pour s’engager, il faut être sûr à 100 % de pouvoir aller jusqu’au bout et nous en sommes bien loin. Gaspiller l’argent public et mettre en danger nos associations, il n’en est pas question », insiste Alix Lesboueyries. « Nous avons le devoir de protéger nos associations et, je le rappelle, nous avons pour cela maintenu leurs subventions communales en 2020 et en 2021. »

Des annulations… et des confirmations

Comme en septembre 2020, le Forum des Associations s’est déroulé tout à fait normalement, dans le respect des consignes sanitaires. Avec moins de 1 000 personnes se trouvant simultanément au Gymnase du lycée, un point d’accès unique facile à gérer et le port du masque imposé aux visiteurs, l’événement a été relativement simple à gérer. Le Festival de l’été s’est quant à lui déroulé sur un format réduit de quatre spectacles. Une jauge de 1 000 personnes, un espace en plein air, un accès facilement contrôlable ont permis l’organisation de ces animations, dans un temps très court, dès la levée des restrictions fin juin.

Prochain événement qui avait été annulé il y a un an mais dont on peut espérer le retour cette année : le Marché de Noël. « L’ampleur de l’événement n’a rien à voir avec celle de la Foire et du Festival du Cirque. Si la situation sanitaire le permet, ce grand rendez-vous de fin d’année aura bien lieu », confirme Alix Lesboueyries.

Marché de Noël

Sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire, le marché de Noël reste programmé pour le premier week-end de décembre.

Ils témoignent…

Didier Boizot, Président du Comité des Fêtes

Didier Boizot

Foire d’automne, bourse aux vêtements, salon de l’artisanat d’art, brocante de printemps, festival de l’été, bourse aux jouets, marché de Noël… la liste des événements domontois auxquels les membres du Comité prêtent leur concours est longue comme le bras. Mais face à l’ampleur du défi qu’aurait représenté l’organisation de la foire, les bénévoles ont très majoritairement renoncé. « De toute manière, en début d’été, à peine la moitié des exposants habituels s’était manifestée. Ils auraient attendu le dernier moment pour annuler à la moindre alerte et tout le travail de préparation aurait été effectué en pure perte. Organiser la Foire au risque d’en faire un échec, personne n’en avait envie », admet Didier Boizot. Mais c’est surtout la question du pass sanitaire qui a découragé l’équipe du Comité. « Nos bénévoles ont déjà la lourde tâche de tout organiser, d’assurer une présence de tous les instants plusieurs jours de suite et beaucoup sont retraités voire âgés. On ne pouvait pas leur demander, en plus, de contrôler les pass sanitaires. Il y a trop de points d’accès à la Foire et le pass sanitaire est loin de faire l’unanimité, c’est ingérable. »

Une Foire de Domont réussie à 100 %, c’est désormais l’objectif des bénévoles de l’association qui ont déjà pris date pour septembre 2022.

Yannick Berthy, Président de CAP Domont (Association organisatrice du Festival International du Cirque du Val-d'Oise)

Yannick BERTHY

« La décision d'annuler cette édition a été prise fin mai face à l'incertitude sanitaire », explique le Président de CAP Domont. « Au moment où nous devions enclencher le lourd travail de préparation du Festival, nous ne savions pas si une jauge nous serait imposée pour nos spectacles. Or nous ne pouvons être à l'équilibre budgétaire qu'en vendant 100 % des places commercialisées. Une limitation du nombre de spectateurs aurait donc signifié un déficit certain. » Autre élément entré en ligne de compte, l'instauration du pass sanitaire, qui aurait contraint les bénévoles à effectuer ces contrôles. Faire intervenir un prestataire extérieur aurait été trop onéreux. « Enfin, complète Yannick Berthy, il faut rappeler que notre festival a pris de l'ampleur au fil du temps, ce dont nous sommes très fiers. Mais cela implique de faire venir des numéros des quatre coins de la planète. À l'heure actuelle, il est difficile d'obtenir un visa pour certains artistes étrangers, sans oublier le risque permanent de fermeture de liaisons aériennes. »

CAP Domont a donc préféré, en accord avec la municipalité, annuler cette édition 2021. Un échec menaçait purement et simplement la pérennité du Festival. Il était donc plus raisonnable d'attendre afin de mieux revenir en 2022. Yannick Berthy annonce le retour en piste l’année prochaine : « Nous travaillons déjà sur le programme de la prochaine édition, autour du thème de la Renaissance. »